Au-delà de la Politique Ethnique et de la Peur: Hutus, Tutsis et l’identité ethnique au Rwanda
Félicien Kanyamibwa, Ph.D.
New Jersey, Etats-Unis d’Amérique, le 19 Mai 2009.
INTRODUCTION
Quinze ans après que la petite nation du Rwanda ait connu l’une des pires tragédies de l’histoire moderne, plusieurs problèmes restent en suspens. Alors que la plupart des gens, y compris des experts de la région des Grands Lacs, les organisations humanitaires et des droits humains, les diplomates, les services de renseignement, et des ressortissants de la région des Grands Lacs s’accordent plus ou moins sur les causes sociales des problèmes, ils sont en désaccord presque total sur les solutions possibles. Un consensus s’est dégagé selon lequel la racine du problème reste la politique ethnique et son utilisation dans tous les rouages du fonctionnement de l’état moderne rwandais.
La politique ethnique a permis à la tragédie de se produire et continue à marquer profondément le paysage politique. Plusieurs propositions visant à résoudre ce conflit ont été avancées. Malheureusement, ces solutions semblent ne pas avoir un objectif clair, spécifique, mesurable, faisable, pragmatique, et planifié. Sans objectifs clairement définis, les voies de solution durable à ces conflits dans la région des Grands Lacs, plus particulièrement au Rwanda, ne mèneront nulle part. Ce manque de vision claire a conduit à de multiples invasions de la RDC par le Rwanda et l’Ouganda, la récente invasion de la RDC par le Rwanda par le biais de milices commanditées, et les opérations militaires récentes par la coalition des Forces de Défense Rwandaises (FDR) et l’armée Congolaise, les FARDC contre les milices congolaises ainsi que les rebelles et les réfugiés rwandais.
Le monde a expérimenté avec la théorie d’Henry Kissinger que “Si vous ne savez pas où vous allez, n’importe quel chemin vous y emmène” et l’adage de l’empire Romain que “Tous les chemins mènent à Rome” . Le résultat de cette approche chaotique pour résoudre les problèmes de la région des Grands Lacs a été plus de chaos, la perte énorme en vies humaines sans parler des pertes économiques ce qui a rendu le problème encore plus complexe.
Le présent mémorandum tire des enseignements de ma tragédie personnelle, tente de trouver des solutions et propose une approche pour parvenir à une paix durable dans la région des Grands Lacs. Le mémorandum propose d’examiner les méthodes du passé, sans suivre les routes qui ont conduit à l’échec. Comme le poète japonais Matsuo Bashô du 17 ème siècle nous l’a conseillé: “Ne pas chercher à suivre les traces des ancêtres; rechercher ce qu’ils cherchaient.”
L’expérience de nos prédécesseurs rwandais nous met en garde contre ce qui a fait échouer leur vision en dépit de leur honnêteté. Nos prédécesseurs rwandais ont cherché à construire une région pacifique et prospère, où les groupes ethniques vivent en harmonie et les individus s’épanouissent, à travers une intégration économique et sociale. Il est du devoir des dirigeants actuels et des générations futures de poursuivre les mêmes aspirations, mais en suivant un autre chemin: la voie au-delà de la politique ethnique et de peur.
Le présent mémorandum essaie d’en baliser la route. La voie proposée s’articule autour de quatre étapes:
Reconnaître les erreurs de la négation des identités ethniques;
S’engager sur la voie de la démocratie consensuelle;
Viser une pleine démocratie;
Ouverture au monde autour de nous en commençant par un bon voisinage et une intégration régionale.
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